Anna Aaron

Anna Aaron

Sur la pochette de son premier EP, Anna Aaron est accroupie dans une rivière, nettoyant la lame de son couteau. Une image ambigüe – la posture rassurante, le geste inquiétant – qui colle au titre de ce mini‐album enregistré « at home », I’ll Dry Your Tears Little Murderer, comme à la musique qui s’en échappe. Rugueuses et abrasives, les chansons de la Bâloise de 24 ans s’y délitent pleines d’une grâce nerveuse, visitant des greniers hantés, propices pour façonner un rock écorché, qui doit autant au blues qu’au folk. Mais si les racines d’Anna Aaron sont palpables, la musicienne brouille les pistes par son utilisation du piano en lieu et place de la guitare. Grave et aérien, classique ou harmonium, son instrument de prédilection sert de colonne vertébrale à son univers, se révélant aussi tranchant qu’une six cordes au moment de tresser des mélodies, imposant ses diverses teintes entre mélancolie sombre et accès de colère larvée. A ce clavier roi s’ajoute une voix rauque et profonde, évoquant PJ Harvey à ses débuts, rageuse, crispante, magnétique. Assurée et maîtresse de ses effets, Anna Aaron en joue avec parcimonie, sans jamais forcer le trait, oscillant entre spleen crépusculaire et mélopées oniriques. Forte de ces marques de caractère, la musique d’Anna Aaron a rapidement séduit, jusqu’à faire de la Bâloise l’une des chanteuses en vue de la scène helvétique, repérée par la Radio suisse romande –« Choix de Première » –, marquant les esprits lors de concerts intenses, du For Noise Festival de Pully au Scopitone de Paris. Une scène où la Bâloise excelle et parfait les contours de son univers, en attendant un premier album prévu pour août, enregistré aux côtés de Marcello Giuliani (bassiste d’Erik Truffaz, producteur pour The Young Gods acoustique et Sophie Hunger).

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